mardi 15 juillet 2014

Djibouti : Journal « jeux à fric » passe de la propagande du régime à la pure affabulation !


Jamais un journal de renommée internationale n’a lié, son destin, à une dictature.  Le journal Jeune Afrique que les Djiboutiens ont rebaptisé : « Jeux à fric », a laissé son intégrité, sa crédibilité, l’éthique et la déontologie qui sont les fondamentaux du journalisme au vestiaire pour servir le despote Guelleh.

Ce journal est devenu, « le journal officiel », du régime djiboutien et abreuve son monde des articles élogieux et à la gloire du tyran. Le client, en  l’occurrence, le despote djiboutien paie excessivement cher, les publi-reportages et quelques pages pour sa propagande avec des masses de billets couvertes du sang du peuple djiboutien.

Il est vrai que le journal se fait une réputation internationale sur le copinage avec les « kleptocraties »  africaines (Tunisie, Djibouti  et Tchad etc..).  Après la chute du régime tunisien, principal pourvoyeur des fonds du journal, celui-ci s’est tourné vers Djibouti où règne un régime qui de tout point de vue est identique à celui que les tunisiens ont eu la volonté et le courage de se défaire.

L’amitié « alimentaire » entre le groupe Jeune Afrique et le régime djiboutien, a pris jour après jour des proportions inquiétantes  pour atteindre son paroxysme cet été. On n’est plus dans le domaine du journalisme à caractère propagandiste, mais clairement dans l’affabulation. Le journal ne se limite plus à glorifier les actions de la dictature, mais commence à affabuler des contre-vérités ou rentre carrément dans les romances pour inventer des actions ou des gloires inexistantes.

Le pouvoir djiboutien est connu pour sa gestion calamiteuse pour ne pas dire « kleptomane» de la chose publique et ne peut prétendre à une quelconque action sociale, politique et économique. Après, 37 ans d’un pouvoir autocratique et héréditaire, le peuple djiboutien n’a toujours pas accès  aux besoins fondamentaux notamment l’électricité et à l’eau. S’agissant de l’électricité, Djibouti est premier  pays  au monde en termes de coût excessif.  Quant à L’eau, elle est une denrée rare à mettre dans le domaine de luxe ultime pour les djiboutiens.  Il n’existe aucune entreprise digne de ce nom appartenant à des djiboutiens. 

L’économie djiboutienne est totalement tournée vers la rente  et le domaine privé du dictateur ou de ses proches. Les ONG et les associations nationales sont totalement sous contrôle ou appartiennent à des proches du régime.

Bien évidemment, ces détails n’affectent ni les dignitaires (proches du despote) du régime, ni leur hôtes de bienfaisances qui séjournent en tout frais payés dans des hôtels huppés ou des demeures luxuriantes  construites avec les détournements des derniers publics.

Comme toute autre activité, le journalisme est banni à Djibouti et ce pouvoir préfère payer des étrangers pour faire sa propagande. En fait, la stratégie du dictateur se résume ainsi : « louer tout ceux qu’on peut louer à des entreprises ou pays étrangers pour avoir une rente confortable et payer les services dont on a besoin à des étrangers véreux à caractère mercantile ». Pendant ce temps, le peuple meurt dans le désœuvrement et se nourrit à la propagande du régime sur la réussite du grand timonier. C’est pour amplifier et intensifier la propagande de l’unique radio-télévision du pays que le régime vient « d’acquérir » ce journal « jeux à fric » pour diffuser sa propagande à l’extérieur et asseoir celle-ci sur le plan intérieur.

Du côté du « journal » l’argent n’a pas d’odeur, même si les tâches du sang du peuple djiboutien, noircissent les faces de cet argent sale.  En outre, pour ledit journal, le  « client » est de plus en plus capricieux et la propagande ne suffit plus, il faut flatter l’égo du maitre des lieux en inventant des histoires et créer en toute pièce d’une réussite  sur des programmes socio-économiques jamais sortis des cartons des pré-études ou d’études de faisabilités dont l’unique objectif était de créer un écran de fumée pour le « détournement des fonds publics ». Certains sont abandonnés à la phase de la signature et ceux qui passent à la phase de réalisation sont eux aussi abandonnés juste après leur mise en service afin d’avoir la photo d’ouverture pour la propagande du régime.

En matière de propagande ou d’affabulation, le régime et le journal ont mis en place une stratégie de « plus c’est gros ! Mieux çà passe !». Donc, après la propagande de la réussite totale du programme « Zéro Bidonville » du régime, nous voici  au prétendu programme de la « couverture universelle » au niveau de la santé.

Alors que les organismes internationaux du type onusien tel que : OMS, FAO, HCR, PNUD etc.) ne cessent de tirer la sonnette d’alerte sur le risque de famine qui guette  au moins 1/3 du peuple djiboutien. Alors que le dit « journal » parle de croissance et réussite du régime du dictateur Guelleh !
Lorsque le peuple djiboutien excédé de 37 ans de mal gouvernance, d’injustices et de manque de libertés, manifeste, le « jeux à fric » parle des manifestations religieuses.

Pendant que le pays sombre dans l’impasse politique,  faute du refus de dialogue du  dictateur  qui a verrouillé hermétiquement les portes des négociations, le journal « jeux à fric » parle d’un Président qui tend la main à l’opposition.
A propos des  féroces violences et de la répression policière des forces de l’ordre, le « Jeux à Fric » évoque des opérations de maintien de l’ordre suite à des provocations et des destructions de l’opposition !
Pour le « journal » l’opposition n’a pas droit à la parole. Elle est évoquée pour être l’antithèse, la face sombre de Djibouti. Le traitement réservé à l’opposition est un message sous-adjacent à l’ensemble du peuple djiboutien traité moins que rien dans les colonnes de ce «  Jeux à Fric ». Les termes sont peu flatteurs comme la citation du dictateur dans les colonnes de l’hebdomadaire : « J’ai un peuple à nourrir ! ».

Tous les djiboutiens savent le niveau linguistique ou d’incompétence des dignitaires du régime à commencer  par le « Docteur Honoris Causa » ou Mr « nesba », incapable de lire un discours  cohérent et structuré en français, ni à tenir une conférence de presse, mais qui, curieusement s’exprime merveilleusement bien dans ce journal. Il est plus qu’évident que le journal écrit les questions et les réponses pour satisfaire le client djiboutien.

La question que beaucoup des djiboutiens se posent :

Pourquoi une telle haine envers le peuple djiboutien avec des termes aussi péjoratifs ?
S’agit-il juste d’une question de dollar ?
Peut-on acheter la dignité humaine, la déontologie et l’éthique du journalisme ?
Apparemment le propriétaire et rédacteur en chef du journal « Jeux à fric », a choisi le dollar face à la dignité ! Le peuple djiboutien s’en souviendra !

Aujourd’hui, devant la prolifération des réseaux sociaux et des journaux en ligne totalement indépendants, Jeune Afrique ou « Jeux à Fric », a perdu son aura et tout son prestige des années 70. La défaite du régime Ben Ali, a montré  à  suffisance que Jeune Afrique a été démystifiée et détient plus le monopole de la communication.

Comme en Tunisie et ailleurs, les Djiboutiens viendront bientôt à bout de ce régime déprécié et ravalé par l’immense majorité du peuple désabusé.



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